Bienvenue en Junglistan

Bienvenue en Junglistan

Dans la jungle urbaine

C'est la loi du plus fort. Marche ou crève. C'est Darwin !

De la poisse en Junglistan.


La Guigne

Extrait de correspondance…

De : cixi [mailto:cixi@tagadatsointsoin.fr]
Envoyé : jeudi 11 août 2011 18:26
À : 'leSkonsMaudit
Objet : RE: Hello

 

Résumé de l’épisode précédent :

Après un dernier mail à son amie LeSkonsMaudit, Cixi fait signer une dizaine de contrats de travail puis part faire quelques courses au supermarché du coin.

 

Lorsqu’elle rejoint sa voiture, elle constate que sa clef électronique d’ouverture à distance ne fonctionne plus. Et ça, c’est un premier signe dont Cixi aurait dû tenir compte.

 

Ouverture manuelle de la porte, direction le supermarché dans la chaleur étouffante de l’habitacle.

 

Une fois arrivée au supermarché, Cixi ne prend qu’un petit panier mais se rend vite compte qu’en fait, elle n’y arrivera jamais sans un caddy. Qu’à cela ne tienne, elle persiste dans sa bêtise et se retrouve bientôt avec DEUX paniers archi pleins, un pack d’eau et un pack de lait histoire de faire bonne mesure.

 

Bon an mal an, elle parvient jusqu’à la caisse sous les yeux effarés des autres clients qui se demandent qu’elle est cette folle chargée comme un mulet.

La caissière, croyant sans doute faire de l’esprit, lui fera remarquer que des caddys sont disponibles sur le parking.

Réponse inaudible de Cixi qui – franchement – n’en a rien à cirer de son avis.

 

Puis vient le moment de payer et là… c’est le drame ! Cixi se rend compte qu’elle n’a pas son portefeuille avec elle. Après une rapide négociation avec l’employée pour mettre le paiement en attente, elle court récupérer ledit portefeuille dans la voiture. Mais en chemin, un mauvais pressentiment l’assaille. Elle en est sûre : son portefeuille n’est pas dans la voiture. Et effectivement, une fois dedans, elle a beau regarder partout, elle ne le trouve pas.

 

Tout en cherchant, elle tente de se souvenir de la dernière fois qu’elle a vu l’objet du délit et l’impression de malaise se fait renforce ; elle le sait, son portefeuille n’est ni dans la voiture, ni même à la maison ou au bureau. Elle ne l’a pas vu, son homme n’a pas essayé de le lui piquer… S’il n’est pas dans son sac, c’est qu’il n’est nulle part ! C’est sûr, ce foutu portefeuille a du tomber dans la rue, il n’y a que ça.

 

Quelques coups de fils désespérés (une dizaine sans exagération) à l’Homme qui – fidèle à lui-même – ne daigne pas répondre. Note pour plus tard : bien penser à le lui faire payer très cher !

Retour au magasin, explications confuses avec la caissière, puis la cheffe caisse, puis le vigile. Oui, ils peuvent mettre son caddy (elle a mis à profit mon aller-retour sur le parking pour en piquer un au passage) dans la remise en attendant son retour « mais pas plus d’une demie heure après c’est trop tard ! »

Elle fonce à la voiture, le portable toujours à l’oreille dans le vain espoir de prévenir l’Homme pour qu’il cherche à la maison le portefeuille et – dans l’attente de le trouver – qu’il lui file sa carte bleue et le code.

 

Vitesse : 70 km/heure dans les petites rues de Biiiiiiip.

Noms d’oiseaux : 200 insultes/heure au compteur.

Niveau de stress : extrême.

 

Arrivée rue du joli bois fleuri. Youpi ! Elle a une place quasiment devant la maison. Elle court à en perdre haleine jusqu’à la porte quand soudain, elle manque s’étaler sévère sur la bitume. La cause ? La lanière de sa sandale qui a pété, là comme ça, au plus mauvais moment.

Croyez bien que si quelqu’un lui avait fait la moindre remarque à ce moment là, nuls doutes qu’elle aurait pris un joli hâle vert fluo, 100 kgs de muscles supplémentaires et son jean aurait fini sa carrière version bermuda à franges…

 

Je vois d’ici les titres dans les journaux : « une mystérieuse furie vert fluo ravage la ville. L’armée obligée d’intervenir pour arrêter la forcenée. » Suivi d’un article louant le courage et la rapidité d’action de nos merveilleux militaires.

 

Mais je m’égare…

 

Cixi a donc enfilé à la va-vite une paire de tongs

(qu’on appelle gougoune au Québec, le saviez-vous ?)

piquer la carte de bleue de l’Homme en l’insultant copieusement et foncé jusqu’au supermarché, payer et reprendre ses courses.

 

Morceaux choisis de sa conversation avec l’employée :

La caissière : « alors, vous l’avez retrouvé ? »

Cixi : « non, j’utilise la CB de mon mari. »

La caissière : «  mais vous avez vraiment perdu votre portefeuille alors ?! »

Cixi, concentrée, tapant le code de la carte bleue : « Il semblerait bien, ouais ! »

Surtout, ne pas se planter de code !

La caissière, entre admiration et consternation : « Et ça vous affole pas plus que ça ? »

Silence de Cixi. Surtout, ne pas virer verte !

Cixi : « Ben, c'est-à-dire que je ne vais pas me rouler par terre là, en plein magasin. Ça s’fait pas, voyez ? »

Coup d’œil éloquent de Cixi, hochement de tête de la caissière. Furie verte contenue.

 

Alors évidemment, une fois de retour chez elle, Cixi a retourné toute la maison. Trois fois. Le bureau aussi. Et la voiture également… rien n’y a fait !  Son portefeuille est effectivement introuvable.

 

Il fallait donc rendre les armes et se résigner à procéder à la déclaration de perte de… ben tout, quoi : carte d’identité, carte grise, CB, permis de conduire, carteS électoraleS (celle de Cixi ET de l’Homme), carte de groupe sanguin, carte vitale, carte de SST, carte de mutuelle et… oh Dieux ! la carte de fidélité de S. sa librairie favorite avec son bon de réduction ! Nooooooooooooon !!!!!!!!!!!

 

« Maudite ! Je suis maudite ! » songea Cixi.

 

Cixi avait donc tout perdu. Tout ? Non, car heureusement, elle avait pensé à mettre en sûreté son passeport et son livret de famille. Ainsi, grâce à un bref moment d’égarement de prévoyance, Cixi s’épargnera l’humiliation d’avoir à faire venir l’Homme – Tigrounette en bandoulière – pour qu’il témoigne de son identité.

 

Le programme du lendemain matin fut chargé.

1°) Gendarmerie (« quoi ? Mais qu’est-ce que vous avez tous à perdre vos papiers ce matin ?! »)

2°) Commissariat (« Alors tu vois, la fille de Marie-Claire blabla… mes vacances à Trouduc blabla… le mari de Nadège reblabla… Vous voulez quoi ? C’est pour remplacer vos papiers ? Ben remplissez ci, ramenez ça et n’oubliez pas les 25 € de timbres fiscaux*… ah oui, et l’ordre du chèque, c’est au régisseur de la préfecture ! »)

3°) Banque (« pour changer votre carte bleue, ça fera 10 € »)

4°) CPAM (« vous signez la lettre d’opposition à la carte vitale et vous le mettez dans la boite aux lettres de la CPAM en sortant. Comment ça la boite aux lettres s’ouvre directement dans mon bureau ? Je ne vois pas le rapport avec le fait que vous deviez quand même la déposer dans la boite aux lettres ! Ah, et on vous enverra un formulaire de demande de renouvellement de carte vitale mais ce sera plutôt long, je préfère vous prévenir. »)

 

Mais quelles magnifiques surprises réserve le prochain épisode ?

 

Non… non… pas de trailer, ça gâcherait toute la surprise.

 

 

*et ouais, vous pensiez que refaire une carte d’identité c’était gratuit ? Ben jusqu’en 2009, oui. Mais depuis lors, lorsque vous faites faire une carte d’identité sans pouvoir fournir l’ancienne, on vous taxe de 25 € dans le but de « lutter contre la fraude ». Merci qui ???

http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1344.xhtml

 


12/08/2011
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Petites lâchetés dans la jungle ordinaire...

19h hier soir. Dame Cixi est à la pharmacie lorsqu’un vieux monsieur essoufflé rentre en demandant à la cantonade: «Elle est à qui la voiture rouge?»

« A moi, pourquoi ?

« Ben… venez.

 

Dehors un petit attroupement autour de ma voiture : une pharmacienne et quatre petits vieux. Lorsqu’ils me voient arriver, ils se précipitent et se lancent dans des explications confuses.

 

Deux jeunes à mobylette ont perdu le contrôle de leur véhicule et se sont écrasés contre ma portière conducteur puis ont fini leur course contre le mur de la pharmacie. Ils se sont relevés fissa et, pliés en deux et claudicants, se sont enfuis sans demander leur reste.

 

Garée proprement sur une place en épi dans le parking de la pharmacie, je me demande comment ils ont réussi à faufiler leur mob pile poile entre les deux voitures. La Peugeot d’à côté et le mur de la pharmacie n’ont rien. Ma vieille Ford en revanche : rétro conducteur arraché, portière conducteur méchamment éraflée et cabossée…

 

Je pense, dépitée : « C’est la 3ème fois qu’on m’embarque le rétro, sans compter le pare-choc avant, la peinture régulièrement éraflée, plus les rayures de clefs… La ville est une jungle ! »

A côté de moi, les petits vieux hochent la tête d’un air dégouté.

 

« Vous devriez porter plainte, me dit l’un d’eux. Ils ne doivent pas avoir d’assurances.

Moue dubitative de Cixi. Les flics ne les retrouveront pas et – même si c’était le cas – jamais les gars ne paieront les réparations. A quoi ça sert d’aller perdre son temps ? Devant l’insistance des petits vieux et de la pharmacienne, je me ravise un peu.

 

« Bon, peut être que je vais y aller. Par contre, comme vous avez vu l’accident, je peux vous demander vos noms et adresses pour ma plainte à la gendarmerie ?

 

Repli général, et chacun a sa tactique. La pharmacienne n’était pas présente au moment de l’accident. Deux des petits vieux sont frappés d’une attaque de surdité. Les deux autres (un couple) m’affirment qu’ils ne sont pas du coin et donc que ça ne sert à rien qu’ils me communiquent leurs noms et adresse.

 

« Mais, je les ai vu ! Ajoute la vieille dame, le bras en écharpe et revenant vraisemblablement des urgences. C’était des arabes, évidemment !

Grimace agacée de Cixi.

« Et vous avez le nom de ces jeunes gens ? Parce que, en ce qui me concerne, ils pourraient venir de Mars que ça ne m’avancerait pas plus, vous savez.

La vieille a compris le message.

« Ah mais je ne suis pas raciste ! S’offusque-t-elle.

 

C’est mon tour d’être frappée d’une attaque foudroyante de surdité. Il se fait tard, la nuit tombe et l’Homme attend avec impatience que je le délivre de Bébé Tigre. La migraine pour laquelle je suis venue chercher mes médocs reprend de plus belle.

 

Je hausse les épaules avec fatalisme. Non, il n’y a pas de quoi se rouler par terre, l’écume à la bouche, pour un rétro pété et une portière rayée. Je trouverai un moyen d’arranger ça.

Je jette un coup d’œil autour de la voiture et au mur de la pharmacie. Pas de traces de sang, ni de débris d’engin. Le choc a dû bien secouer les deux jeunes mais ils ont dû s’en tirer sans trop de bobos.

 

« Mais où va le monde aujourd’hui ! Se désole la vieille dame tandis que je grimpe dans ma voiture.

Franchement, je ne sais pas où va le monde et je m’en fiche. Moi, je sais où je vais : chez moi !


12/08/2011
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